La vallée de la Seine forme un ensemble exceptionnel du point de vue économique, culturel et paysager. Illustré dans les études sur le Grand Paris, ou plus récemment dans le cadre de l’appel à projets « Réinventer la Seine », l’aménagement de ses rives est considéré comme un enjeu métropolitain majeur, tant pour son développement urbain que pour préserver son environnement naturel. L’Île Seguin s’inscrit dans le paysage de la Seine, marqué de part et d’autre par les coteaux boisés de Meudon et la plaine de Boulogne. Le socle massif de l’île, témoin de sa construction anthropique, donne sa force à ce site anciennement industriel mais participe à une forme de négation de son ancrage territorial. Le projet de l’île Seguin vise à concilier cette formation pourtant anthropique avec son contexte géographique en étirant le paysage des coteaux jusque sur l’île, grâce à une stratégie végétale et à un traitement du sol spécifique. Il s’agit d’inscrire ce lieu artificiel (dont témoignent les berges basses) dans un paysage naturaliste : continu, enveloppant.

L’appartenance au fleuve est quant à elle soulignée par l’horizontalité des surfaces, qui contraste avec le relief naturellement marqué alentour. Les surfaces y sont essentiellement piétonnes, ce qui suppose une continuité de traitement du sol, notamment du point de vue de son nivellement. à l’image de ce grand territoire de projets, les îles de la Seine ont toujours été des territoires d’expérimentations architecturales et paysagères qu’elles aient été des îles habitées, des parcs naturels ou des espaces de loisirs. En accueillant des projets architecturaux recherchés et en offrant des espaces publics ouverts sur la Seine, l’aménagement de l’île Seguin va permettre de répondre aussi bien aux ambitions métropolitaines qu’aux besoins de ses riverains.